FINANCES PUBLIQUES : L'ILLUSION DU "QUOI QU'IL EN COÛTE" #23
Si des enjeux importants attendent ce nouveau Gouvernement « Barnier », celui de redresser les finances publiques est certainement le plus urgent. Car oui, notre déficit s’envole, la dette explose et derrière les beaux discours gouvernementaux, la vérité est là : nous payons aujourd’hui l’addition de décennies mauvaise gestion.
A commencer par la période du Covid-19 et du fameux « quoi qu’il en coûte ». Cette politique d’urgence, si elle a permis de colmater les brèches à très court terme, n’est qu’une gigantesque illusion. Une illusion qui masque la vérité fondamentale : à la fin, il y a toujours quelqu’un qui paie. Les 140 milliards d’euros injectés dans l’économie n’ont pas disparu par magie. Ne nous méprenons pas, ce n’est pas l’État qui prend cette dette sur lui – l’État, c’est nous tous – ce sont nos enfants, nos petits-enfants…
Si bien d’autres cas de mauvaise gestion existent, la dissolution de l’assemblée est très certainement l’exemple le plus récent. Car oui, la démocratie n’a pas de prix, mais elle a un coût. La dissolution de l’Assemblée nationale a donc coûté 29 millions d’euros. Un montant largement expliqué par le licenciement des plus de 2 000 collaborateurs parlementaires et par l’allocation d’aide au retour à l’emploi pour les 133 députés non-réélus. Ces chiffres sont l’incarnation d’une gouvernance déconnectée des réalités économiques et sociales.
Pour redresser notre économie, il est désormais temps de briser un cycle toxique dans lequel l’État Français s’est enfermé. Trop souvent, lorsqu’il s’agit de combler les déficits, la solution a été d’augmenter les impôts au détriment du contribuable. Toute hausse de la fiscalité sur les classes moyennes et les TPE/PME entraîne pourtant une baisse du pouvoir d’achat, une réduction de la consommation et une contraction de l’investissement. Le piège est alors évident : chercher à boucher les trous dans le budget de l’État avec des taxes supplémentaires revient à freiner l’activité économique et notre croissance, aggravant le problème plutôt que de le résoudre.
Cependant, cela ne signifie pas qu’il faille laisser l’État sans ressources. L’une des solutions envisageables est ainsi de cibler ceux qui bénéficient le plus de la conjoncture économique actuelle : les grandes entreprises réalisant des superprofits.
En effet, la taxation des superprofits s’impose comme un levier fiscal pertinent dans le débat actuel. Les crises récentes, qu’il s’agisse du Covid-19 ou du conflit en Ukraine, ont vu certaines entreprises, notamment dans les secteurs de l’énergie et du numérique, réaliser des marges spectaculaires. Une taxation ciblée et proportionnée sur les superprofits permettrait ainsi de récupérer des ressources significatives sans affecter la compétitivité de ces multinationales à long terme.
Mais au-delà de systématiquement parler d’augmenter les impôts, pourquoi ne pas inverser la réflexion ? Pourquoi ne pas plutôt se demander comment arriver à faire baisser la dépense publique sans pour autant sacrifier nos services publics ?
Les politiques de rigueur des gouvernements successifs ont trop souvent privilégié des coupes budgétaires drastiques impactant directement les services publics essentiels tels que la santé, l’éducation et la sécurité nationale. Ces choix ont fait peser le poids de l’austérité sur des secteurs qui forment pourtant la colonne vertébrale de notre société.
Repenser l’organisation de l’État, et en particulier l’administration publique, est en revanche une priorité. En France, environ 35% des agents publics sont des fonctionnaires administratifs, contre 24% en Allemagne ou en Suède. Face à cette réalité, remettons sur le terrain les fonctionnaires asphyxiés par des tâches bureaucratiques et ce pour un meilleur service public, moins dépensier.
L’enjeu n’est pas de couper brutalement dans les budgets mais de rationaliser les dépenses et de remettre du personnel au service direct des citoyens. Il est possible de faire mieux avec moins, à condition de mener des réformes ciblées, justes et ambitieuses.
Le redressement des finances publiques passe inévitablement par une réflexion profonde sur la gestion des ressources de l’État. Il devient impératif de sortir de la spirale des hausses d’impôts et de réformes qui nuisent à notre économie et au portefeuille des Français. Cette approche nécessite cependant une réorganisation de l’administration et un recentrage sur les missions essentielles au service de la population.
Car oui, la véritable mesure d’un État n’est pas ce qu’il dépense mais ce qu’il réussit à réaliser avec ce qu’il a.
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La crise du logement en France est une problématique complexe qui nécessite une approche globale et des mesures concrètes. La réponse de l’Etat n’est aujourd’hui pas suffisante et les mesures annoncées jusqu’à présent montrent que le secteur n’a été entendu ni sur la crise du logement neuf ni sur les besoins en matière de rénovation énergétique. Plus que jamais, il faut revenir à ce qui marche : simplifier, décentraliser et déconcentrer la mise en œuvre des politiques du logement. Il faut un État stratège, un État qui fasse confiance aux élus locaux, tout à fait en capacité de se doter d’outils de diagnostic et de planification en fonction des besoins de leurs territoires.