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L'EFFROYABLE CRISE DES SANS-ABRIS EN FRANCE : L'URGENCE QUI NOUS DEVORE

Chaque nuit, 250 000 sans-abris souffrent en silence.

Les chiffres glaçants de cette tragédie moderne nous rappellent chaque jour que nous ne pouvons plus détourner le regard. L’urgence est là, elle nous dévore.

Dans un rapport publié en début d’année, la Fondation Abbé Pierre égrène des chiffres toujours plus alarmants. En France, 12,1 millions de personnes sont touchées à des degrés divers par la crise du logement.

En Gironde, plus de 12 000 personnes sont privées d’un domicile personnel. Et, même si les sans-abris sont majoritairement (80 %) recensés en région bordelaise, cette situation se propage dans les franges rurales du département : Médoc, Sud-Gironde, Libournais… Coutras n’étant pas une exception à la règle. 

Derrière ces chiffres, ce sont nos aînés, ce sont des étudiants, des travailleurs précaires, des femmes seules avec enfants…

Dans ce contexte économique et social extrêmement tendu et alors que le logement occupe une place de plus en plus importante dans le développement de l’exclusion et des inégalités, l’Etat ne semble pas avoir pris toute la mesure des enjeux auxquels nous faisons face.  

En effet, 449 298 logements doivent sortir de terre chaque année pour répondre aux besoins. Or, en 2021 et 2022, le seuil des 100 000 constructions n’a même pas été atteint.

Même si les chiffres font peur, des solutions existent. Encore faut-il avoir le courage politique de les mettre en œuvre. Voici quelques pistes de réflexions :

1) Assouplir la législation en matière de construction de logement

 Car oui, l’Etat ne peut pas d’un côté dresser un constat alarmiste de la situation du logement dans notre pays et de l’autre vouloir mettre en application des réglementations comme la loi « Climat et Résilience » et la « Zéro Artificialisation Nette » qui restreignent lourdement les possibilités de construction.

2) Rénover les logements vacants

A l’heure actuelle, 3,1 millions de logements vacants sont recensés en France, soit dix fois plus que le nombre de sans-abris en France. En résumé, sur le papier nous avons donc potentiellement dix fois plus de logements disponibles qu’il n’en faudrait pour trouver une solution de relogement pour chaque sans-abri.

Parmi ces logements vacants, bon nombre de maisons et d’appartements bien trop dégradés pour être habités.

Entreprendre un grand plan de rénovation de ces habitations permettrait ainsi de répondre, en partie, à la situation de mal-logement que connaisse des milliers de Français.

3) Revoir urgemment la méthode de classification du DPE

Depuis l’entrée en vigueur des nouvelles réglementations en matière de diagnostic énergétique, plus de 800 000 logements risquent d’être jugés indécents à la location.

Beaucoup de propriétaires ont d’ores et déjà entrepris des travaux pour se conformer à cette disposition mais dans un grand nombre de cas, ces travaux sont coûteux et ils ne suffisent pas à faire changer la catégorie du bien.

Quel est donc l’intérêt des propriétaires de financer ces travaux s’ils ne suffisent même pas à remettre leurs biens sur le marché de l’immobilier ? L’Etat a-t-il conscience qu’en retirant du marché plus de 800 000 logements ils pénalisent essentiellement des potentiels locataires ?

4) Faciliter l’accès au crédit

Le nombre de crédits immobiliers accordés a baissé de 43,2 % en un peu plus d’un an. En cause, la hausse des taux d’intérêts qui ont été multipliés par quatre et qui pourraient frôler la barre symbolique des 5 %.

De plus, depuis le 1er janvier 2022, les recommandations sont devenues obligatoires et les banques n’ont plus le droit de dépasser un taux d’endettement de 35% pour les ménages et la durée maximale des crédits est limitée à 25 ans.

Les premières victimes sont les primo-accédants, souvent des jeunes ménages en début de carrière professionnelle, dotés d’un faible apport personnel.

L’allongement de la durée du crédit au-delà de la limite maximale de 25 ans ainsi que la hausse du taux d’endettement pourraient être des solutions concrètes et efficaces. 

5) Donner davantage de garanties aux propriétaires

Au fil des années, les propriétaires se heurtent à une tendance : l’ascendant croissant des droits des locataires sur ceux des propriétaires. Ces droits incluent des loyers contrôlés, des protections contre les expulsions arbitraires, des normes de logement de base… Bien que ces protections aient été instaurées pour assurer la sécurité et la stabilité des locataires, elles ont aussi contribué à restreindre la marge de manœuvre des propriétaires.

Il est bien évident que la protection des locataires est essentielle. Cependant, il est également important de trouver un juste équilibre qui permette aux propriétaires de gérer leurs biens de manière efficace et rentable.

La proposition de loi « Nogal » allait en ce sens puisqu’elle prévoyait la garantie totale de perception des loyers grâce à la création d’un nouveau mandat de gestion par les professionnels de l’immobilier. Malheureusement, le Député Nogal n’a pas été réélu et sa proposition de loi n’a pas pu entrer en vigueur.

6) Rétablir l’exonération de la plus-value immobilière à 15 ans

En rendant plus attrayant le fait de vendre son bien immobilier après 15 ans de détention, cette mesure favorisera la mobilité résidentielle.

Les propriétaires qui hésitent à vendre en raison de l’impôt sur la plus-value immobilière pourront ainsi être plus disposés à le faire, ce qui répondrait aux besoins changeants du marché du logement.

7) Renforcer les incitations fiscales à l’achat

Ces dernières années, de nombreuses incitations fiscales pour encourager l’achat de véhicules électriques ont été mises en place par l’Etat. Cependant, il me parait tout aussi important, voire plus, d’instaurer des incitations fiscales pour l’achat de biens immobiliers.

En effet, l’achat d’un bien immobilier est souvent l’une des décisions financières les plus importantes et les plus engageantes qu’un individu puisse prendre. En encourageant l’accession à la propriété par des aides fiscales, l’Etat favoriserait ainsi la stabilité résidentielle offrant ainsi aux familles un sentiment de sécurité à long terme.

Les incitations fiscales pour l’achat de biens immobiliers peuvent stimuler la demande de logements, ce qui peut à son tour encourager la construction de nouvelles propriétés. Cela contribue ainsi à répondre à la demande croissante en logements et à revitaliser l’industrie de la construction

Pour conclure, je dirais que l’augmentation du nombre de sans-abris en France est un rappel brutal de notre échec collectif en tant que société. Cependant, le pouvoir de changer les choses repose sur nous tous, en exigeant des actions concrètes de nos dirigeants. Il est temps de prendre conscience de notre responsabilité collective et d’agir pour mettre fin à cette tragédie humaine.

 

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Si ces informations se confirment et que l’État n’entend pas les arguments que nous lui adresserons, je m’oppose bien évidemment à cette réforme qui pénalisera les plus petits. Il apparaît dès lors absurde de mettre en place des dispositifs comme « Petites Villes de Demain » et « Action Cœur de Bourg » si derrière tout est fait pour casser les dynamiques de revitalisation des centres-villes. Ce paradoxe a d’ailleurs été souligné par David Lisnard, Président de l’Association des Maires de France.

Agence immobilière

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