COMMÉMORATION DU 8 MAI - 2025 - : LETTRE A CEUX QU'ON OUBLIE #28

En ce 8 mai, comme chaque année, nous nous sommes rassemblés pour nous souvenir.

Pour commémorer la victoire des forces alliées sur le nazisme.

Pour honorer ceux qui ont combattu, ceux qui ont résisté, ceux qui sont tombés.

Mais contrairement aux années précédentes, j’ai souhaité que nous écoutions un peu plus que des chiffres, des dates ou des discours traditionnels.

En ce jour, j’ai souhaité que nous prêtions l’oreille à ces voix venues du front.

Ces voix qui ont traversé le temps, les tranchées, le froid, la peur, parfois voire même souvent la mort.

Ces voix de jeunes hommes écrivant à leur mère, à leur fiancée, à leurs enfants. Des mots simples, mais d’une puissance bouleversante.

Je souhaite aujourd’hui que l’on entende leurs lettres.

Parce qu’elles sont brutes.

Parce qu’elles ne trichent pas.

Parce qu’elles disent mieux que n’importe quel beau discours ce que fut cette guerre, ce que fut cette jeunesse volée, ce que fut cette humanité blessée.

Alors avant d’aller plus loin, avant de parler de mémoire, de transmission, de vigilance, je veux qu’on écoute.

Non pas avec les oreilles du protocole.

Mais avec ce qu’il nous reste de cœur, de lucidité, de conscience.

Écoutons Henri, 22 ans, soldat français, quelque part en 1944, sur le front :

« Maman chérie,
Je t’écris entre deux accalmies. Ce soir, on a vu le ciel s’ouvrir, pas par un miracle, mais par les bombes. On avance, mètre par mètre, et parfois je ne sais même plus pourquoi. Mais quand je pense à toi, à la maison, à la France libre… je me dis que ça en vaut la peine. »

 

Ecoutons ensuite Jean-Edouard, 24 ans, quelques jours avant de tomber :

« Dis à Jeanne que je l’aime. Dis-lui qu’elle ne m’attende pas si je ne reviens pas. Je voudrais tant être à ses côtés pour voir grandir notre fils. Mais si je dois mourir, alors que ce soit pour que lui, il vive dans un monde sans guerre. »

Alors après avoir lu ces quelques mots d’Henri et de Jean-Édouard, j’ai eu envie de leur répondre. Simplement. Humainement. Comme on écrit à quelqu’un qu’on n’a jamais rencontré, mais à qui on doit beaucoup.

J’ai donc imaginé la lettre que j’aurais pu leur écrire aujourd’hui en 2025.

« Cher Henri, Cher Jean-Édouard,

Je vous écris depuis un monde que vous n’avez jamais connu.

Un monde que vous n’avez pas vu naître, mais auquel vous avez tout donné.

Alors tout d’abord, merci.

Merci d’avoir tenu bon quand tout vacillait.

Merci de vous être levés, là où tant d’autres auraient voulu fuir.

Merci d’avoir aimé la France au point de lui sacrifier votre jeunesse.

Mais aujourd’hui, je dois aussi vous dire la vérité.

Je vous écris pour vous raconter ce monde que vous avez contribué à libérer.

Et je vous le dis sans détour : il va mal.

La guerre est de retour en Europe et dans le monde. A vrai dire, elle n’a jamais totalement disparue.

Et puis il y a notre pays. La France.

La vôtre. La nôtre.

Libre, oui. Mais fracturée.

Fatiguée. Méfiante. Divisée.

Ici, les mots eux-mêmes semblent avoir perdu leur sens : on parle de République, mais on oublie parfois ce qu’elle exige. On parle de liberté, mais on refuse à l’autre le droit de penser autrement. On parle d’unité, mais chacun reste campé dans sa colère.

Ici, le doute grignote l’espérance. La violence remplace souvent le dialogue. L’engagement collectif a reculé. Le chacun pour soi s’est installé.

Vous vous êtes battus jusqu’à la mort pour l’unité d’une nation.

De notre côté, nous sommes souvent incapables de nous rassembler autour de ses principes les plus simples : Liberté. Égalité. Fraternité.

Vous qui écriviez en espérant un monde de paix, que diriez-vous de ce monde-là ?

Vous qui rêviez d’un avenir meilleur pour vos enfants, seriez-vous fiers de ce que nous en avons fait ?

Je n’ai pas de réponse. Mais j’ai une certitude : nous avons trahi votre mémoire et vos espérances.

Alors aujourd’hui, je vous écris aussi pour prendre un engagement.
Celui de ne pas céder.

De ne pas laisser l’indifférence recouvrir votre mémoire.

De continuer à défendre la liberté, même quand elle devient impopulaire.

De croire que la France mérite qu’on se batte encore pour elle — autrement, mais avec la même exigence.

Nous ne connaissons pas la guerre comme vous.

Mais nous connaissons l’urgence d’agir, de parler vrai, de rassembler.

Je vous écris avec gravité.

Mais je vous écris aussi avec espoir.

Parce que votre courage ne s’est pas éteint.

Il vit en nous.

Et tant que nous aurons la force de vous écrire, c’est que nous ne renonçons pas… »

Mes chers amis,

En repartant de cette salle, ne retenons pas uniquement cette date du 8 mai.

Retenons leurs prénoms : Henri et Jean-Édouard.

Repensons à leurs lettres, à leurs sacrifices, à leurs jeunesses perdues.

Et demandons-nous, chacun, en conscience : que faisons-nous, aujourd’hui, pour faire perdurer leur héritage ?

Vive la République, Vive la Liberté et Vive la France.

Je vous remercie pour votre attention et vous invite désormais à partager le verre de l’amitié 

Retrouvez tous les autres autres sujets traités en cliquant ici et suivez toutes mes actualités ainsi que celles de la ville de Coutras sur mes pages Facebook, Instagram et LinkedIn ! 

La crise du logement en France est une problématique complexe qui nécessite une approche globale et des mesures concrètes. La réponse de l’Etat n’est aujourd’hui pas suffisante et les mesures annoncées jusqu’à présent montrent que le secteur n’a été entendu ni sur la crise du logement neuf ni sur les besoins en matière de rénovation énergétique. Plus que jamais, il faut revenir à ce qui marche : simplifier, décentraliser et déconcentrer la mise en œuvre des politiques du logement. Il faut un État stratège, un État qui fasse confiance aux élus locaux, tout à fait en capacité de se doter d’outils de diagnostic et de planification en fonction des besoins de leurs territoires.

Crise du logement

Autres articles

Aller au contenu principal