EMMERDER N'EST PAS GOUVERNER #27
Hier soir, le Conseil municipal a rendu un avis favorable sur le projet arrêté du PLUI-HD. Un document important, issu d’un travail collectif entre les communes, les services de la Cali et les cabinets d’étude. Un travail technique sérieux, respectueux de nos besoins locaux.
Je tiens à remercier Philippe Buisson, Président de la Cali, et Jacques Legrand, Vice-Président, pour leur écoute et leur réactivité ; les services de la Cali et le cabinet Métropolis pour leur accompagnement. Mais je veux saluer avec une reconnaissance particulière Philippe Marigot, membre de mon équipe municipale, ainsi que notre service urbanisme, pour leur implication totale et leur travail remarquable.
Si cet avis est favorable, il n’est pas pour autant silencieux. Il s’accompagne d’une alerte politique forte. Car derrière les lignes d’un plan d’urbanisme, ce sont les contradictions de l’État et les impasses d’un modèle technocratique qui explosent au grand jour.
Comment bâtir dans un pays où le moindre projet se heurte à un mur réglementaire ? Où une enquête environnementale est exigée pour un terrain synthétique destiné à des enfants ? Car soyons clairs, un pays qui ne sait pas faciliter la création d’un équipement sportif pour sa jeunesse est un pays malade.
Et surtout, cette dérive n’épargne plus personne. Familles, artisans, agriculteurs, entrepreneurs, élus locaux, associations… tous butent sur le même mur : le mur technocratique.
Des sigles à la chaîne – SRADDET, SCOT, SAGE, SDAGE, PLH, PLHI, PCAET… – des instances environnementales à n’en plus finir – DDTM, DREAL, OFB, ADEME, ANSES, ANAH, VNH… – des procédures digne d’une enquête SEVESO, une avalanche de formulaires et de guichets… Résultat : des projets qui traînent, des volontés étouffées, une nation qui s’enlise dans les bas-fonds d’une médiocrité que l’on pourrait croire assumée.
Alors oui, à un moment donné, il faut avoir le courage de le dire :
Arrêtons d’emmerder les Français.
Arrêtons d’emmerder les maires qui veulent simplement construire un terrain de sport pour leurs associations et leurs enfants.
Arrêtons d’emmerder les entrepreneurs qui veulent créer de la richesse.
Arrêtons d’emmerder les familles qui cherchent un toit.
Arrêtons d’emmerder ceux qui veulent faire, tout simplement.
Si notre combat pour un simple terrain synthétique illustre l’absurdité du système, la crise du logement en révèle la gravité.
- 350 000 sans-abris – un chiffre doublé en 10 ans
- 753 morts dans la rue en 2024 – un triste record
- Jusqu’à 3 000 enfants dormant dehors chaque nuit
- 4,17 millions de personnes mal-logées
- 2,7 millions de demandes HLM en souffrance
- 259 000 logements construits en 2024 contre 435 000 en 2017
Les chiffres sont là. Froids. Incontestables. Mais derrière chaque chiffre, il y a des vies brisées.
À Coutras, ce n’est pas de la théorie, ce sont des visages, des familles, des jeunes qui viennent frapper quotidiennement à la porte de la mairie. Et nous, élus locaux, sommes les premiers à devoir leur dire que nous ne pouvons rien faire, faute d’autorisations, de délais et de normes environnementales absurdes.
Les règles tuent l’action. Les gens attendent, souffrent, pendant que nous remplissions des formulaires pour tout et n’importe quoi.
Nous n’avons plus le luxe d’attendre. Le logement est une urgence nationale, pas un jeu administratif.
Hier soir, nous avons ainsi rendu un avis favorable au projet arrêté du PLUI-HD.
Mais nous ne pouvons pas nous contenter d’un simple acquiescement technique. Nous devons, ensemble, faire entendre la voix des territoires, la voix de ceux qui construisent, de ceux qui sont au contact des réalités.
Trop longtemps, les décisions se sont prises loin du terrain, dans des bureaux, par ceux qui ne connaissent pas nos contraintes, nos urgences, nos responsabilités. Ce n’est pas dans un bureau à Paris que l’on comprend les besoins des territoires. C’est à Coutras, comme dans tant d’autres communes, que l’on mesure l’urgence, la détresse, mais aussi la volonté d’agir.
Il est temps de rappeler que le développement de nos communes ne peut plus être entravé par une technocratie aveugle.
Coutras veut bâtir, veut loger dignement, veut répondre aux besoins essentiels de ses habitants. Mais pour cela, il faut qu’on nous laisse faire. Il faut que l’on fasse confiance aux élus locaux. Il faut que l’on cesse de croire qu’un formulaire vaut plus que la détresse d’une famille sans toit.
Je le dis avec force : il est temps de redonner du souffle à nos communes, de leur redonner les moyens d’agir, de les libérer des chaînes administratives qui nous étouffent.
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La crise du logement en France est une problématique complexe qui nécessite une approche globale et des mesures concrètes. La réponse de l’Etat n’est aujourd’hui pas suffisante et les mesures annoncées jusqu’à présent montrent que le secteur n’a été entendu ni sur la crise du logement neuf ni sur les besoins en matière de rénovation énergétique. Plus que jamais, il faut revenir à ce qui marche : simplifier, décentraliser et déconcentrer la mise en œuvre des politiques du logement. Il faut un État stratège, un État qui fasse confiance aux élus locaux, tout à fait en capacité de se doter d’outils de diagnostic et de planification en fonction des besoins de leurs territoires.
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