RÉFORME DES RETRAITES : UN PASSAGE EN FORCE DANS UN "BORDEL" ORGANISÉ

C’était malheureusement prévisible.

Les motions de censure déposées par les oppositions pour renverser le gouvernement d’Élisabeth Borne n’ayant pas obtenu de majorité à 9 voix près, la réforme des retraites est donc adoptée au terme d’un triste « spectacle » qui aura, je le pense, de très lourdes conséquences tant sociales que politiques.

Car, même si le Conseil Constitutionnel doit se prononcer sur la question et si le spectre d’un hypothétique Référendum d’Initiative Partagée (RIP) plane toujours, il n’y a guère de suspens. La réforme des retraites sera promulguée avec la volonté de l’exécutif qu’elle soit applicable dès le 1er septembre 2023.

Du début à la fin, sur le fond comme sur la forme, majorité comme opposition, rien n’a été. Rien.

En recourant à l’article 45 alinéa 2 de la Constitution qui limite la durée des débats au Parlement et en refusant une véritable consultation des syndicats, l’exécutif donnait le ton dès le départ. Drôle de façon de faire quand on connait les enjeux de cette réforme et quand on sait qu’elle impactera le quotidien de millions de Français.

Le moins que l’on puisse dire c’est que la suite des discussions à l’Assemblée Nationale aura donné également une bien triste image de note classe politique. Parlementaires menacés de mort, insultes et chants dans l’hémicycle, Ministre traité « d’assassin », Député jouant au foot avec la tête d’un ministre affiché sur le ballon, obstruction parlementaire pour éviter le vote sur l’article 7…  Malgré quelques discussions de fond, par exemple sur l’emploi des seniors, nous ne retiendrons que ces débordements et cette parodie de débat. Mais peut-être trouvent-ils que 54% d’abstention aux dernières législatives ce n’est pas assez.

Après un passage au Sénat et par la commission mixte paritaire, l’examen du texte s’est donc terminé comme il avait commencé : par un déni de démocratie. Disposant d’une majorité relative et du soutien plus que discret des Députés LR, l’exécutif a en effet préféré ne pas prendre de risque en dégainant l’article 49.3.

Le tout alors que 68% des Français, dont je fais partie, sont opposés à cette réforme et que des centaines de milliers de manifestants restent mobilisés.

Ma position sur le sujet est claire. En l’état, je n’aurais pas voté cette réforme des retraites. Je ne l’aurais pas voté tout simplement car elle est brutale et avant tout injuste.

Elle est brutale car elle intervient dans un contexte social plus que compliqué et qu’il y a, à mon avis, d’autres urgences comme la santé, l’éducation ou encore le maintien des services publics.

Elle est injuste car elle contribuera à augmenter les inégalités en pénalisant les emplois les plus pénibles et précaires. Car oui, cette réforme impactera le quotidien des ouvriers à l’usine, des femmes de ménage ou encore des artisans. Cette réforme va donc mettre au travail encore plus longtemps des gens qui en souffrent. L’observatoire des inégalités le confirme en indiquant que « la réforme des retraites proposée pénalise les catégories populaires, les classes moyennes, les séniors et les mères de famille ».

Si la réforme des retraites apparaît comme nécessaire, le fait qu’elle soit portée par un texte essentiellement budgétaire alimente le rejet dont elle fait l’objet. La question aujourd’hui n’est donc pas de débattre de la nécessité d’une réforme mais de réfléchir, ensemble, au sens que nous souhaitons lui accorder pour qu’elle soit utile, non seulement à la pérennité de notre système de retraite, mais aussi à l’entreprise et ses salariés.

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La crise du logement en France est une problématique complexe qui nécessite une approche globale et des mesures concrètes. La réponse de l’Etat n’est aujourd’hui pas suffisante et les mesures annoncées jusqu’à présent montrent que le secteur n’a été entendu ni sur la crise du logement neuf ni sur les besoins en matière de rénovation énergétique. Plus que jamais, il faut revenir à ce qui marche : simplifier, décentraliser et déconcentrer la mise en œuvre des politiques du logement. Il faut un État stratège, un État qui fasse confiance aux élus locaux, tout à fait en capacité de se doter d’outils de diagnostic et de planification en fonction des besoins de leurs territoires.

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