Présidentielles 2022 - analyse des résultats

PRÉSIDENTIELLES 2022 : UNE CAMPAGNE CADENASSÉE, UN DUEL ANNONCÉ ET UNE VICTOIRE NETTE MAIS À NUANCER

Dimanche dernier, les 71,99 % des électeurs s’étant déplacés aux urnes ont tranché : Emmanuel Macron est réélu pour un second mandat consécutif et je lui adresse mes félicitations républicaines.

Si je décide de m’exprimer après cette élection et que je ne l’ai pas fait avant ou pendant, c’est parce que je fais partie de ceux qui estiment que mon rôle, en tant qu’élu local, n’est pas d’influencer les choix de ceux qui me suivent.

Je passerai rapidement sur la campagne tout simplement parce qu’il n’y en a pas eu ou, du moins, parce qu’elle ne s’est pas déroulée comme nous l’aurions souhaité. Elle a démarré tardivement, sans débat, sans véritable confrontation d’idées et, surtout, en l’absence de l’un des principaux candidats : le Président sortant. Si je peux concevoir que se retrouver face à 11 candidats qui pendant 2h d’émission tirent à boulets rouges sur votre bilan n’est pas des plus agréable, n’est-ce pas le rôle d’un candidat-Président sortant que de défendre son bilan face aux Français et de débattre avec ceux qui souhaitent prendre votre place ? Se cacher derrière l’argument du « jamais un Président sortant qui se représentait n’a débattu avec les candidats au premier tour » n’est selon moi pas digne du Président qui en 2017 promettait un « nouveau monde » et de rompre avec les méthodes d’un ancien temps.

Pour ce qui est des résultats du 1er tour, plusieurs enseignements peuvent en être tirés :

– Alors que selon un sondage Elabe paru en février 2020, 80% des Français ne souhaitaient pas revivre un remake de 2017, c’est bien Emmanuel Macron et Marine Le Pen qui accèderont au 2nd tour.

– Les résultats catastrophiques des LR et du PS qui sonnent comme une fin annoncée.

– Les réseaux sociaux ne reflètent pas toujours la réalité et le score d’Éric Zemmour en est le parfait exemple. Omniprésent dans les médias et doté d’une armée de communicants missionnés pour saturer le fil d’actualité Twitter, nous pouvions imaginer qu’une véritable dynamique s’était créée autour de sa candidature. Il n’en est rien. Comme quoi, rien ne vaut la réalité du terrain.

– Avec un peu plus de responsabilité et moins d’égo, la gauche aurait pu, comme en 2017, être représentée au 2nd tour.

Toujours est-il que cinq après, c’est Emmanuel Macron qui l’a de nouveau emporté. Si sur le papier cette victoire semble assez nette, plusieurs éléments viennent nuancer ce résultat :

– Malgré sa défaite, le Rassemblement National réalise le meilleur score de son histoire lors d’un second tour d’une élection présidentielle. A l’inverse, Emmanuel Macron perd près de 2 000 000 de voix par rapport à 2017.

– Une fracture entre la France des villes (favorable à Emmanuel Macron) et la France des campagnes (favorable à Marine Le Pen). A titre d’exemple, alors qu’en 2017 sur notre 11ème circonscription, le Président alors candidat était en tête au second tour avec près de 4 000 voix d’avance il en compte aujourd’hui 10 000 de retard. Si ce résultat se confirme en juin prochain, il est possible que la majorité du Président (s’il en obtient une) ne soit pas aussi conséquente qu’en 2017.

– Un taux d’abstention (28,01%) au plus haut depuis 1969.

Au-delà des réformes que le prochain Gouvernement entreprendra, l’enjeu du prochain mandat sera de réunir les Français, de réunir cette France divisée, éclatée. Cette fracture entre le monde rural et les provinces est tout sauf un hasard : elle s’explique par un sentiment d’abandon, un sentiment de profond mépris à l’égard de ceux qui y vivent et qui font vivre nos territoires. Ce sentiment ne date bien évidemment pas d’aujourd’hui mais il s’est accentué sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. La faute à certains Députés hors-sol, quasiment inexistants et qui font preuve d’un désintérêt flagrant des problématiques de nos territoires. La faute aussi à une administration d’État autocentrée sur elle-même et composée majoritairement de technocrates qui gèrent le pays depuis leurs bureaux.

Réforme des retraites

Au-delà des réformes que le prochain Gouvernement entreprendra, l’enjeu du prochain mandat sera de réunir les Français, de réunir cette France divisée, éclatée. Cette fracture entre le monde rural et les provinces est tout sauf un hasard : elle s’explique par un sentiment d’abandon, un sentiment de profond mépris à l’égard de ceux qui y vivent et qui font vivre nos territoires. Ce sentiment ne date bien évidemment pas d’aujourd’hui mais il s’est accentué sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron. La faute à certains Députés hors-sol, quasiment inexistants et qui font preuve d’un désintérêt flagrant des problématiques de nos territoires. La faute aussi à une administration d’État autocentrée sur elle-même et composée majoritairement de technocrates qui gèrent le pays depuis leurs bureaux.

Réunir les Français c’est d’abord commencer par être proche d’eux, c’est comprendre leurs problèmes du quotidien, comprendre leurs difficultés à boucler les fins du mois… Si les cinq ans à venir vont dans ce sens, alors il y a des motifs d’espoir et nous pourrons regarder l’avenir avec plus de sérénité. Si ce n’est pas le cas, alors nous fonçons droit dans le mur et vers un échec cuisant.

Autres articles

Aller au contenu principal